Les suivis scientifiques

L'une des mesures d'action prioritaire décrite dans le documents d'objectifs concourt à poursuivre l'amélioration des connaissances scientifiques sur le site Natura 2000.

Dans ce cadre, chaque année, des suivis ornithologiques sont réalisés par la LPO Touraine et la LPO Anjou (co-animateurs du site Natura 2000 sur le territoire). Des suivis destinés, d'une part, à assurer la continuité de la veille sur les individus/couples connus sur le territoire (notamment pour le Balbuzard pêcheur), et d'autre part, à poursuivre l'acquisition de connaissances nouvelles (identification de nouvelles aires, prospection de nouveaux secteurs, recherche de nouvelles espèces).

Chaque année, un travail ciblé de prospections est engagé sur la Cigogne noire, le Balbuzard pêcheur et les Ardéidés (espèces emblématiques et prioritaires de la ZPS).

La recherche de nids de grands voiliers (Cigogne noire, Balbluzard pêcheur, Circaète Jean-le-Blanc) est un exercice d'une extrême difficulté. Elle se fait généralement soit en notant la trajectoire d'oiseaux détectés en vol (en période printanière), soit en parcourant les parcelles forestières favorables (en période hivernale). La discrétion des espèces (notamment pour la Cigogne noire) minimise les chances de faire une prospection fructueuse, mais avec de la méthode et de la persévérance, les efforts mis en oeuvre finissent par se révéler payants. Lorsqu'un nid est identifié, une surveillance discrète de celui-ci est assurée afin de pouvoir rendre compte du succès (ou non) de la reproduction annuelle.

En 2019 et 2020, une mission complémentaire est également menée sur le Pic cendré, dans le cadre d'une campagne de prospections menées à l'échelle régionale (Centre-Val de Loire). Un protocole d'écoute au printemps a été mis en place dans ce cadre.

En 2021, c'est la Fauvette pitchou qui fait l'objet d'un suivi plus approfondi.

 

Quelques retours sur les résultats obtenus en 2020 et 2021 :

- Balbuzard pêcheur : En 2020, un couple ayant donné trois jeunes à l'envol et un couple avec échec de reproduction côté Anjou. Trois couples suivis et au moins trois jeunes à l'envol en Touraine. En 2021, les incendies volontaires et les coupes forestières en période de reproduction semblent mettre les individus en difficulté.

- Cigogne noire : Bien qu'aucun nid n'ait été découvert en 2020, la Cigogne noire est bien présente. Une demi-douzaine d'observations en vol a été réalisée dans ou à proximité immédiate du site. En 2021, l'espèce est également aperçue dans les secteurs habituels où elle est très probablement nicheuse.

- Ardéidés : Alors qu'un couple de grande aigrette avait été observé en 2019 au lac de Rillé, la reproduction de l'espèce n'a pas été avérée en 2020 et 2021. La population de hérons cendrés semble stable, avec trois couples reproducteurs en 2020. Un couple de hérons pourprés est toujours présent sur le site et trois poussins ont été observés en 2021. Six aigrettes garzettes ont également été observées en 2021, ainsi qu'une vingtaine de hérons garde-boeufs. Un bihoreau gris a également été observé en 2021. Enfin, depuis 2019, un couple de blongios nain niche au lac de Rillé. En 2021, comme en 2020, deux jeunes ont été observés à l'envol.

- Pic cendré : En 2020, tout comme en 2019, le pic cendré n'a pas été contacté. En revanche, d'autres espèces de pics sont présentes, comme le pic mar, le pic noir ou encore le pic vert.

- Fauvette pitchou : Trois secteurs ont été prospectés sur les communes d'Avrillé-les-Ponceaux (Landes de la Gautellerie) et Langeais (Le nid de Pie et Landes de la Mortière). Onze points d'écoute ont été réalisés ce qui a permis de contacter 4 mâles chanteurs et un couple.

 

On notera également qu'en 2019, la conduite de cette étude a pu être renforcée par la mise en place d'un travail partenarial avec les techniciens forestiers de secteurs du CRPF Centre-Val de Loire et du CRPF Pays de la Loire, optimisant ainsi la sélection des parcelles potentiellement favorables à la présence des espèces recherchées et donc à prospecter.

Enfin, la conduite de cette étude ciblée sur quelques espèces prioritaires permet également chaque année aux chargés de missions de recuiellir de très nombreuses données sur les autres espèces présentes sur le site. En 2018, pas moins de 465 données ont ainsi pu être collectées, impliquant 62 espèces d'intérêt patrimonial reconnu en régions Pays de la Loire/Centre-Val de Loire et au-delà.